Une agriculture originale


Un espace maîtrisé

Relief et climat ont imposé à l'agriculture du Vercors une organisation et une occupation originales de l'espace. Les exploitants ont en fait transformé en atouts les contraintes naturelles.

 

L'utilisation optimale du milieu naturel

Les fonds de vallée plats et humides constituent les réserves fourragères des exploitations.

Ces prairies accueillent une végétation typiquement montagnarde et ne sont exploitées qu'en été, en raison de l'humidité qui en limite l'utilisation au printemps.

Les bas de pente sur roche calcaire, siliceuse ou sur moraine, sont les surfaces qui présentent le moins de contrainte. Elles assurent donc la sécurité alimentaire du troupeau.

Les pentes fortes situées en amont et en lisière des forêts sont consacrées au pâturage des génisses ou des vaches laitières quand elles sont proches du siège des exploitations. On y trouve une

végétation tout à fait spécifique et rare avec des associations d'orchidées.

Les prairies d'altitude enfin sont utilisées en alpages collectifs pour les génisses pendant la saison estivale, l'alpage laitier n'existant pas dans le Vercors.

Grâce à cette complémentarité des différentes zones de pâturages et à une pluviosité suffisante, les herbages du Vercors offrent en quantité une nourriture d'excellente qualité, base de l'alimentaton.

 

Une agriculture de montagne

La future zone AOC du bleu Vercors-SASSENAGE est clairement montagnarde puisqu'elle est située en totalité au dessus de 800 mètres d'altitude.

On constate une très grande homogénéité. Suivant les communes, la surface fourragère occupe 95 à 100% de la surface agricole utile. Aucune culture industrielle n'existe et seulement 3% de la surface agricole est cultivée en céréales réservées à l'auto-consommation pour les vaches laitières.

Il n'y a pas d'achats de fourrages à l'extérieur ; les animaux sont nourris à partir des fourrages récoltés sur le territoire.

Les exploitants valorisent leurs fumier et lisier pour fertiliser leurs parcelles.

Les chargements moyens à l'hectare sont très inférieurs à 1 UGB (Unité Gros Bétail). Nous sommes donc en présence d'une agriculture qui exploite le territoire de façon douce et extensive.

 

Une alimentation riche et naturelle

D'avril/mai à octobre/novembre, les vaches sont au pâturage. Elles broutent une herbe riche et variée de montagne qu'ont su préserver des méthodes de culture peu intensives et respectueuses de ce milieu.

Pissenlits au début du printemps, association de toutes les fleurs de montagnes ensuite.

Entre mai et juin, les paysans font les foins et les réserves d'herbe qui serviront à alimenter le troupeau tout l'hiver.

L'appartenance du plateau du Vercors à l'étage montagnard humide explique la difficulté que rencontrent les exploitants à réaliser du foin sec. Ils font maintenant appel à la technique du foin humide protégé qui permet de préserver tout l'hiver les valeurs nutritives exceptionnelles de la flore de montagne. Cette herbe en balle ronde est protégée par un film.

Cette technique a permis depuis plusieurs années de valoriser l'herbe de nos prairies et d'éviter d'acheter des aliments à l'extérieur.



mis en ligne par F. Bocquet décembre 97